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Fixer un prix… ou s’excuser de demander ?

Tu as peut-être déjà ressenti ce moment de gêne, juste avant d’annoncer ton tarif à un nouveau client : ta voix se baisse légèrement. Tu ajoutes une phrase du type : “Mais si c’est trop pour vous, on peut voir ensemble…” ou encore : “Je peux adapter en fonction de la situation…”

Ce réflexe n’est pas là par hasard. Il vient d’un conflit intérieur, très courant chez les thérapeutes et praticiens du bien-être : tu veux aider. Tu veux être accessible. Tu ne veux pas mettre une barrière financière. Mais en même temps… tu dois vivre.

Et cette tension entre générosité et légitimité, entre mission et rémunération, entre valeur intérieure et valeur financière, t’empêche parfois de poser un cadre clair, stable, juste.

C’est d’autant plus vrai si tu viens d’un parcours de reconversion, si tu as une sensibilité à fleur de peau, si tu n’as jamais appris à “te vendre”, si tu exerces dans un domaine encore peu reconnu officiellement, ou si tu es installé(e) en Suisse (et donc dans un contexte où les tarifs moyens sont plus élevés, mais où la pression à la qualité l’est aussi).

Mais il y a une vérité essentielle : fixer un tarif, ce n’est pas faire payer l’autre. C’est prendre ta juste place.

Et une autre, encore plus puissante : un tarif bien posé est un acte thérapeutique.

Dans cet article, tu vas découvrir pourquoi fixer ses tarifs est souvent une blessure déguisée, quelles sont les erreurs fréquentes qui sabotent la relation à l’argent chez les praticiens, comment définir un tarif aligné avec ta réalité (et pas celle du voisin), des stratégies pour incarner ton prix sans culpabilité, une méthode pas à pas pour construire une offre claire, stable, cohérente, et des exemples adaptés au contexte suisse, et à la réalité d’un cabinet à Genève.

Tu veux vivre de ton activité ? Alors il faut que ton tarif ne soit plus un frein. Mais un socle.

D’où vient cette gêne à fixer ses tarifs quand on est thérapeute ?

Fixer un tarif, sur le papier, c’est simple. Tu calcules ton temps, tes charges, tes besoins… et tu poses un chiffre. Mais chez beaucoup de thérapeutes, ça ne se passe pas comme ça.

Tu hésites. Tu tournes autour du pot. Tu regardes ce que font les autres. Tu fais des compromis sans même qu’on te les demande. Pourquoi ?

Parce que fixer un prix quand ton métier est d’aider… active quelque chose de plus profond.

Le syndrome du “don naturel”

Tu entends souvent cette petite voix intérieure : “Mais ce que je fais… ce n’est pas vraiment du travail.” “Je ressens les gens. Je les accueille. C’est naturel.” “Je ne vais pas faire payer pour ça.”

Résultat : tu oublies que même ce don, cette sensibilité, cette présence, ont demandé des années d’incarnation. De l’énergie. De la formation. Du cheminement. Et que ce que tu donnes a une valeur, même s’il ne ressemble pas à un “service classique”.

La confusion entre disponibilité et sacrifice

Tu veux être là pour tous. Tu ne veux exclure personne. Tu adaptes. Tu offres des séances gratuites. Tu arrondis. Mais au fond, tu sens un déséquilibre. Parce que ton corps, ton énergie, ton temps… sont donnés sans retour clair.

Et à force, tu te sens vidé(e), moins aligné(e), presque frustré(e).

Ce n’est pas la générosité qui pose problème. C’est le manque de cadre.

La peur inconsciente d’être rejeté(e)

Quand tu annonces un tarif, tu t’exposes. Et si la personne te dit : “Ah non, c’est trop cher.” Tu peux le vivre comme : “Je ne suis pas à la hauteur.” “Je ne vaux pas ce montant.” “Mon aide n’est pas utile.”

Mais en réalité, ce n’est pas toi que la personne refuse. C’est sa propre peur, son propre budget, sa propre projection.

Le problème, ce n’est pas ton prix. C’est ce que tu crois qu’il dit de toi.

L’absence d’éducation financière adaptée au soin

Aucun diplôme de thérapie ne t’apprend à parler d’argent. À poser un cadre. À incarner la valeur de ton accompagnement.

Et dans notre culture (même en Suisse), il reste un tabou : “Si tu aides, tu ne dois pas trop gagner.” “Les vrais guérisseurs sont désintéressés.” “Tu fais ça par vocation, pas pour l’argent.”

Résultat : tu exerces un métier à haute valeur… mais tu n’oses pas l’assumer financièrement.

Les erreurs qui rendent tes tarifs flous, fragiles ou trop bas

Quand tu hésites à fixer un prix clair, ou que tu pratiques des tarifs trop bas, tu crois parfois faire preuve d’ouverture, d’adaptabilité, de souplesse.
Mais en réalité, tu envoies un message contradictoire à ton client.
Et ce message, souvent inconscient, peut saboter toute la relation avant même qu’elle commence.

Voyons ensemble les erreurs les plus fréquentes que je retrouve chez les thérapeutes, même expérimentés, et surtout… ce qu’elles génèrent en silence.

Tu poses un prix… mais tu l’adoucis immédiatement

Tu dis par exemple :

“C’est 100 francs… mais si besoin on peut s’arranger.”

Tu crois faire preuve de bienveillance, mais ton client ressent une hésitation, une brèche dans ton positionnement.
Et au lieu de se sentir accueilli, il ressent une pression inversée :

“Elle doute de sa valeur… donc je peux négocier.”

À force, tu attires des profils qui testent, qui repoussent les limites, ou qui ne s’engagent pas vraiment dans le processus thérapeutique.

Tu affiches un tarif bas “pour être accessible”

L’intention est noble, mais elle peut devenir un piège.
Si ton tarif est trop bas pour ton rythme de vie à Genève, tu t’épuises.
Tu multiplies les séances. Tu fais tourner ton cabinet au lieu de le faire rayonner.
Et tu ne laisses aucune marge pour la création, la pause, la formation continue ou la qualité d’accueil.

Un tarif trop bas envoie aussi un message contradictoire :

“Mon accompagnement a moins de valeur que les autres.”
Même si ce n’est pas ce que tu veux dire… c’est souvent ce qui est perçu.

Tu n’annonces jamais ton tarif à l’avance

Tu préfères le dire “au feeling”, une fois que la personne est là, ou seulement si elle te le demande.
Mais ça crée une tension latente chez ton futur client :

“Combien ça va me coûter ? Est-ce que je vais devoir négocier ?”
Et cette tension empêche la relation de démarrer en confiance.

Dire ton prix avec clarté, c’est poser un cadre. Et dans tout travail thérapeutique, le cadre est ce qui contient la sécurité.

Tu mélanges la valeur du soin et ta valeur personnelle

C’est peut-être le point le plus profond.
Si tu crois que le tarif reflète ta valeur en tant qu’être humain, chaque remarque, chaque refus, chaque hésitation d’un client te blesse.

Mais ton tarif ne dit rien de toi. Il dit quelque chose de ton cadre de travail.
Tu n’es pas “moins bien” si on te dit que c’est trop cher. Tu es juste en train de poser une limite.
Et cette limite est saine. Elle protège ton énergie. Elle honore ton temps. Elle structure ton activité.

Tu choisis ton tarif en fonction de ce que les autres font

Tu regardes ce que pratique ton voisin, ton formateur, ton ancienne camarade de promo. Tu t’alignes plus ou moins.
Mais en Suisse, à Genève en particulier, les loyers sont plus hauts, les charges plus lourdes, la qualité attendue plus élevée.
Si tu pratiques un tarif pensé pour un thérapeute installé dans la campagne française, tu crées une incohérence.

Un bon tarif ne vient pas de ce que les autres font. Il vient de ce que tu dois assumer pour vivre et rayonner, ici, dans ta réalité.

Définir un tarif aligné (concret, stable, juste… même quand on débute)

Tu entends souvent qu’il faut “assumer son prix”, “se positionner avec fermeté”, “valoriser son expertise”.
Mais quand tu débutes, que tu es encore en formation, ou que tu n’as pas de diplôme officiellement reconnu, cette injonction peut sonner faux.

Tu veux bien poser un tarif clair… mais au fond de toi, tu te demandes si tu en as le droit.
Tu te demandes si tu es légitime.
Et c’est parfaitement normal.

Car derrière chaque tarif, il n’y a pas qu’un chiffre.
Il y a une posture. Une confiance. Une expérience intérieure. Et quand cette expérience n’est pas encore totalement incarnée, il est difficile de poser un prix sans fléchir.

Mais difficile ne veut pas dire impossible.
Il existe des repères, des points d’appui, pour construire un tarif aligné avec là où tu en es aujourd’hui — pas dans 10 ans, pas quand tu seras “prêt” selon les standards extérieurs.

Si tu es encore étudiant ou en fin de formation

Tu es en train d’apprendre. Tu expérimentes. Tu testes ton toucher, ton écoute, ta posture.
Et tu sais que tu n’es pas encore thérapeute “confirmé”.
Mais tu offres déjà quelque chose.
Tu offres ton temps. Ton attention. Ta présence. Ta préparation.

Et cela a de la valeur.

Tu peux fixer un tarif plus bas que celui d’un praticien expérimenté, bien sûr.
Mais ce tarif doit tout de même être clair, posé, assumé.

Par exemple :

“Je suis actuellement en fin de formation de [technique]. J’ai déjà accompagné une quinzaine de personnes et je propose pour le moment des séances à 60 CHF.”
Cette phrase est simple, transparente, et elle n’enlève rien à ta valeur. Au contraire, elle inspire confiance.

Si tu n’as pas (encore) de diplôme reconnu

En Suisse, les diplômes en thérapies naturelles ou complémentaires sont nombreux, mais leur reconnaissance peut être floue selon les assurances ou les cantons.
Cela ne t’empêche pas d’exercer. Mais cela peut te faire douter.

Ici aussi, la clarté est ton alliée.
Tu n’as pas besoin de “cacher” ton parcours ou de te justifier.
Tu peux dire simplement :

“Je me suis formé auprès de [nom de l’école ou du formateur], je pratique depuis [x] mois, et je continue d’approfondir chaque jour.”

Fixe un tarif qui reflète à la fois ton engagement réel, ton niveau d’expérience, et ton besoin de stabilité.
Un tarif ni trop bas (qui dévalorise), ni trop haut (qui provoque l’auto-sabotage).

Tu peux aussi choisir de proposer un “tarif évolutif”, avec des prix qui augmenteront progressivement au fil de ton expérience.

Si tu es en activité mais que tu manques encore d’assurance

Tu as commencé à recevoir, tu as de bons retours… mais tu doutes encore.
Tu ne sais pas si tu peux “te permettre” de facturer autant que les autres.
Tu te demandes s’ils vont trouver ça “cher”.

Ce qu’il te faut ici, ce n’est pas un chiffre magique.
C’est une structure intérieure.
Un cadre qui te permette de dire :

“Voilà ce que je propose. Voilà mon tarif. Et je comprends si ce n’est pas pour tout le monde.”

La confiance ne se décrète pas. Elle se construit.
Et ton tarif est un tremplin vers cette confiance, pas son résultat final.

Alors pose un prix qui soutienne ton équilibre.
Qui respecte ton énergie.
Qui te permette de grandir… au lieu de te crisper.

Une méthode simple pour fixer un tarif stable, réaliste et aligné avec ta réalité

Tu n’as pas besoin d’un tableur complexe ni d’une formation en marketing pour poser un tarif juste. Tu as besoin d’un cadre qui te permette d’ancrer ton prix dans ta réalité de vie, dans ta capacité à donner sans t’épuiser, et dans la valeur réelle de ce que tu offres.

Voici une méthode que tu peux adapter immédiatement, que tu sois débutant ou déjà en activité.

Étape 1 – Évalue ton besoin mensuel réel (et pas celui “souhaité”)

Pose-toi cette question simple :

“Combien dois-je gagner chaque mois pour vivre correctement, sans stress, sans dettes, avec une marge pour respirer ?”

Inclue dans ce chiffre :

  • ton loyer ou les charges du cabinet (même à domicile)

  • tes cotisations (AVS, assurance, etc.)

  • tes charges personnelles (nourriture, transports, etc.)

  • tes frais pro (site web, formation, matériel)

  • une marge pour ton repos, tes vacances, ton évolution

Ce chiffre n’est pas “égoïste”. Il est ton socle de stabilité.

Exemple réaliste à Genève :
Si ton besoin réel est de 5 000 CHF par mois, c’est une base. Pas un luxe. Juste ce qu’il faut pour tenir dans le temps.

Étape 2 – Évalue ton rythme idéal (combien de séances peux-tu vraiment donner ?)

Certains thérapeutes disent :

“Je veux 30 clients par semaine.”
Mais c’est rarement soutenable, surtout pour des pratiques énergétiques ou manuelles.

Demande-toi :

  • combien de séances peux-tu donner par jour sans perdre ta qualité de présence ?

  • combien de jours par semaine veux-tu travailler sans t’épuiser ?

Sois honnête. Une séance, ce n’est pas qu’une heure de présence. C’est une charge énergétique, mentale, émotionnelle.

Exemple :
Tu peux faire 3 séances par jour, 4 jours par semaine = 12 séances par semaine = 48 par mois.

Étape 3 – Calcule ton tarif de base réaliste

Tu prends ton besoin mensuel et tu le divises par ton nombre de séances mensuelles maximales.

Exemple :
5 000 CHF ÷ 48 séances = 104 CHF par séance

Ce tarif de base est le minimum pour vivre correctement sans te sacrifier.

Tu peux l’arrondir à 110 CHF. Tu peux le garder à 100 si tu préfères un chiffre rond. Mais ce chiffre est ancré. Il est fondé sur ta réalité, pas sur un fantasme ou une comparaison extérieure.

Étape 4 – Adapte selon ton niveau d’expérience et ton positionnement

Si tu débutes, tu peux partir sur un tarif entre 70 et 90 CHF, en l’annonçant comme un tarif de lancement ou un tarif évolutif.

Mais ce tarif ne doit pas être choisi par peur. Il doit être clair, posé, temporaire si besoin, et assumé.

Si tu es installé depuis plusieurs années, si tu as une file d’attente, si tu proposes une expertise rare, ton tarif peut monter à 120, 130 voire 150 CHF par séance, en cohérence avec ta valeur ajoutée et le marché local.

À Genève, ces fourchettes sont tout à fait réalistes.

Étape 5 – Crée des repères visibles et stables sur ton site

Une fois ton tarif défini, mets-le en ligne. Annonce-le. Assume-le.

Pas besoin de l’habiller. Tu peux dire simplement :

“Le tarif pour une séance est de 110 CHF. Les consultations durent environ une heure. Le paiement se fait sur place, en espèces ou par Twint.”

Et si tu proposes une réduction pour certaines situations (étudiants, bénéficiaires AI, etc.), dis-le clairement :

“Tarif réduit possible sur demande dans certains cas. N’hésite pas à m’en parler.”

Un tarif bien affiché n’éloigne pas.
Il rassure. Il pose un cadre clair. Il évite les non-dits.

Comment parler de ton tarif sans rougir ni t’excuser (et incarner ta valeur)

Tu peux avoir défini ton tarif avec clarté, alignement et stratégie… mais si tu ne sais pas l’incarner verbalement, tu continues à vibrer le doute.
Et ton client le sent.

Fixer un prix, ce n’est pas juste poser un chiffre sur une page.
C’est le porter dans ta voix, dans ta posture, dans ta présence.
Et pour beaucoup de thérapeutes, c’est là que ça coince.

Voici comment ancrer ton tarif dans ta vibration — sans te vendre, sans convaincre, et sans forcer.

Parle de ton tarif comme tu parlerais d’un cadre simple, neutre, respectueux

Ce n’est pas une information gênante. Ce n’est pas un moment délicat. C’est une donnée structurante.
Comme l’heure du rendez-vous. Comme la durée de la séance.

Quand tu dis “Le tarif est de 110 CHF”, tu ne justifies rien. Tu poses un cadre.
Et poser un cadre, c’est sécurisant.

Ce que tu dis entre les lignes, c’est :

“Je suis clair. Je suis stable. Je respecte ce que je propose.”
Et ça crée de la confiance.

Évite les justifications

Tu n’as pas besoin d’expliquer combien de formations tu as suivies.
Ni de préciser que c’est “parce que Genève est cher”, ou que tu es “en train de te former à…” ou que “d’autres prennent plus cher…”

La phrase suffit :

“Le tarif est de 110 CHF.”
Point.

Si tu veux nuancer, tu peux ajouter :

“Je propose aussi un tarif solidaire dans certaines situations, sur demande.”
Mais c’est un prolongement, pas une justification.

Respire profondément avant de parler d’argent

Beaucoup de praticiens parlent de leur tarif en apnée.
Ils ont peur du rejet. Peur de ne pas plaire. Peur d’être mal vus.
Mais cette peur… est rarement fondée.

Un client qui perçoit que tu es à ta place n’a aucun problème avec ton tarif.
Ce qui crée l’inconfort, c’est le flottement dans ton énergie.

Alors avant d’annoncer ton prix, prends une respiration profonde. Centre-toi. Rappelle-toi que tu ne demandes pas un “cadeau”. Tu proposes une séance, un espace, un travail.

Et que ce tarif n’est ni une faveur, ni un fardeau. C’est un cadre.

Sois en paix avec les refus

Oui, certaines personnes te diront que c’est trop cher.
Oui, certains ne donneront pas suite.
Et c’est OK.

Chaque “non” te rapproche de ton vrai “oui”.
Chaque refus te permet de te solidifier intérieurement.
Ce n’est pas toi qu’ils refusent. C’est un engagement qu’ils ne sont pas prêts à prendre.
Et ça ne t’enlève rien.

Plus tu es à l’aise avec ces “non”, plus ton énergie devient stable, fiable, rassurante.
Et plus tu attires des personnes prêtes à dire “oui” — à toi, à elles, au chemin.

Exemples de structures tarifaires adaptées aux thérapeutes à Genève (et comment les formuler)

Fixer un tarif, ce n’est pas juste choisir un chiffre. C’est structurer une offre lisible, cohérente, et adaptée au cadre local — et en Suisse, cela implique de prendre en compte certaines spécificités, notamment les fondations ASCA et RME, qui influencent indirectement les plafonds tarifaires.

Car oui, si tu veux que tes clients soient remboursés, tu dois respecter certains seuils, même si ta valeur perçue pourrait justifier davantage. Ces fondations ont établi des barèmes de référence. Et dans certains cas, si ton tarif dépasse un montant jugé « excessif », le remboursement peut être partiel, voire refusé.

Il ne s’agit donc pas de se brider, mais de trouver l’équilibre entre reconnaissance professionnelle, accessibilité, et rentabilité.

Structure simple : tarif unique par séance

C’est le modèle le plus répandu. Il est clair, direct, facile à mémoriser.
Tu choisis un tarif stable pour toutes tes consultations, quelles que soient les problématiques traitées.

Exemple concret :

“La séance dure environ 1h et coûte 110 CHF. Le tarif est conforme aux exigences des fondations ASCA et RME pour permettre, si applicable, le remboursement partiel par votre assurance complémentaire.”

Ce type de formulation rassure, tout en affirmant ton positionnement. Tu montres que tu es au clair avec le cadre réglementaire, tout en affirmant ton prix.

Structure évolutive : tarif en fonction de la durée

Certains praticiens proposent des séances de 60, 75 ou 90 minutes, avec des tarifs progressifs.
Cela permet de donner plus de souplesse au client et d’adapter l’intensité des soins.

Exemple réaliste :

“60 minutes : 100 CHF
75 minutes : 120 CHF
90 minutes : 140 CHF
Les tarifs sont fixés en cohérence avec les recommandations des fondations ASCA et RME.”

Ce système permet aussi de valoriser les longues séances, sans choquer le patient ni sortir du cadre des assurances.

Structure solidaire : tarif normal + tarif réduit sur demande

Tu fixes un tarif standard, mais tu prévois une possibilité d’adaptation ponctuelle, pour les cas particuliers (étudiants, personnes en difficulté financière, jeunes en thérapie longue, etc.).

Exemple :

“Le tarif standard est de 110 CHF par séance. En cas de difficulté financière, un tarif réduit peut être proposé ponctuellement. N’hésite pas à en parler lors de la prise de rendez-vous.”

Ce cadre évite le flou, protège ton équilibre économique, et laisse une marge d’humanité sans te faire basculer dans le bénévolat par défaut.

Ce qu’il faut éviter en Suisse : les tarifs trop élevés sans justification claire

Un tarif de 160 à 200 CHF est envisageable uniquement dans certains cas très spécifiques :

  • Thérapeute de grande renommée

  • Spécialisation rare ou non couverte par l’assurance

  • Accompagnement en entreprise ou haut de gamme

Mais si tu dépasses les seuils sans justification, tu prends le risque :

  • de perdre une partie des patients remboursés

  • d’être déréférencé par certains assureurs

  • de créer une dissonance entre ton discours humain et ton tarif inaccessible

Et dans les autres pays d’Europe ? Ce qu’il faut adapter (et ce qu’il faut garder)

Les réalités en France, en Belgique ou ailleurs en Europe ne sont pas les mêmes qu’en Suisse.
En Suisse, les fondations comme ASCA et RME jouent un rôle important dans le cadre tarifaire, notamment en lien avec les remboursements par les assurances complémentaires. Si tes tarifs dépassent certains seuils, le remboursement du patient peut être partiel voire refusé.
Mais dans d’autres pays, ce mécanisme n’existe pas ou n’a pas le même poids.

Cela implique deux choses :

1. Tu as plus de liberté tarifaire, mais aussi plus de responsabilités.
Rien ne t’impose un seuil à ne pas dépasser. Mais cela signifie aussi que tu dois créer ton propre cadre, sans référence fixe. Tu peux facturer 40 €, 60 €, 80 €, ou 120 € — mais tout dépend de ton positionnement, de ta clientèle, de ta région, et du type de soin proposé.

2. Tu dois être attentif à la cohérence entre ton tarif, ton discours, et ton image.
Dans un marché plus concurrentiel (comme dans certaines villes françaises), un tarif trop élevé sans différenciation claire peut faire fuir. À l’inverse, un tarif trop bas peut desservir ta légitimité.
Tu n’es pas obligé de suivre les prix du voisin, mais tu dois être clair sur ce que tu proposes, à qui, et pourquoi à ce prix-là.

Exemples de fourchettes réalistes en Europe (à adapter localement) :

  • En France : entre 50 € et 90 € la séance en cabinet privé

  • En Belgique : 40 € à 75 €, selon la durée et le type de pratique

  • En Espagne ou au Portugal : tarifs souvent plus bas (30 € à 60 €)

  • En Allemagne : la profession étant mieux structurée, les tarifs peuvent monter à 90 € voire plus

Peu importe le lieu ou l’endroit, les principes restent les mêmes :
un tarif ne se justifie pas uniquement par des chiffres. Il se soutient par ta posture, ta clarté, ta constance et ton alignement intérieur.

Que faire si tu veux augmenter tes tarifs sans perdre tes clients fidèles ?

Avec le temps, ton expérience grandit. Ton niveau de maîtrise s’affine. Tu as investi dans des formations, du matériel, de la supervision. Et surtout, tu sens que ce que tu proposes a changé en profondeur.
Alors vient ce moment où tu sais que ton tarif ne correspond plus à ce que tu offres réellement.

Mais tu hésites. Tu as peur de décevoir. De “trahir” la fidélité de certains clients.
Alors tu restes dans l’ancien cadre, en espérant que ça passera.

Mais à terme, cette dissonance crée de la frustration. Tu donnes plus que tu ne reçois. Tu tires sur ta propre énergie. Et parfois, tu en viens à redouter certaines séances… non pas à cause des personnes, mais parce que ton tarif est resté figé alors que ta posture a évolué.

Il est donc temps de poser un changement juste, humain, clair, qui respecte à la fois ton parcours et la confiance construite avec tes clients.

Voici comment le faire en douceur, sans rupture, sans peur, et avec respect.

Préviens à l’avance, avec transparence

Personne n’aime les mauvaises surprises. Ce qui crée la frustration, ce n’est pas le tarif en lui-même, c’est le manque d’anticipation.

Préviens tes clients au moins un mois à l’avance. Par exemple, par mail ou par message, avec un ton simple et direct.

Exemple de message :

“À partir du 1er septembre, le tarif des séances passera à 120 CHF. Cette évolution reflète le développement de mon accompagnement, les formations continues que je poursuis, et le soin que je mets à vous recevoir dans les meilleures conditions. Merci pour votre confiance.”

Ce type de message pose les choses calmement, sans justification excessive, mais avec respect.

Garde un tarif préférentiel temporaire pour tes plus anciens clients (si tu le sens)

Tu peux choisir de garder l’ancien tarif encore quelques semaines pour les personnes les plus fidèles. C’est un geste de gratitude, pas une obligation.

Tu peux dire, par exemple :

“Pour les clients que j’ai la joie d’accompagner depuis plus d’un an, l’ancien tarif reste valable jusqu’à fin octobre.”

Cela crée une transition douce, tout en affirmant ton nouveau cadre.

Assure-toi que la qualité de ton accueil est à la hauteur

Quand tu montes ton tarif, tu n’as pas à en faire plus. Mais tu dois être encore plus présent, plus clair, plus incarné.

Tes clients ressentent ton tarif à travers :

  • la qualité de ton écoute

  • la justesse de ton accompagnement

  • la clarté de ton cadre

  • ton énergie dans la séance

Si tu es aligné, calme, sûr de toi, le tarif devient secondaire. Ce qu’ils viennent chercher, c’est un lien, une transformation, un espace. Pas un prix.

Ne te surjustifie pas

Le tarif augmente, point. Tu ne dois pas t’excuser. Tu ne dois pas écrire un roman sur tes charges.
Tu dois simplement dire :

“J’évolue. Mon tarif aussi.”
Et cela devrait suffire tout simplement.

Ton tarif n’est pas une barrière. C’est un miroir de ta posture.

Fixer un tarif n’est pas un acte commercial. C’est un acte thérapeutique.
C’est là que tu apprends à te positionner, à te respecter, à poser une structure pour pouvoir donner sans te vider.

Ton tarif dit quelque chose. Pas de ta “valeur” personnelle.
Mais de la clarté que tu poses.
De la confiance que tu as dans ce que tu proposes.
De la solidité de ton cadre, pour contenir l’accompagnement que tu offres.

Et cette clarté, elle est précieuse.

Elle attire ceux qui sont prêts. Elle protège ton énergie. Elle soutient ta stabilité.
Elle te permet de durer.

Tu n’as pas besoin d’un diplôme prestigieux, ni de vingt ans d’expérience pour poser un tarif juste.
Tu as besoin d’ancrage. De conscience. D’un regard honnête sur où tu en es.

Et tu as besoin de croire en ce que tu proposes.
Pas dans le sens “croire que c’est extraordinaire”…
Mais croire que c’est juste, que c’est utile, que c’est suffisamment bon pour que tu sois payé à ta juste mesure.

Tu peux commencer là où tu en es.
Avec douceur. Avec intégrité. Avec clarté.
Et petit à petit, ton tarif cessera d’être une question.

Il deviendra simplement une partie du cadre de soin que tu offres.

Et toi ?

As-tu déjà hésité à annoncer ton tarif ?
Qu’est-ce qui est encore flou pour toi aujourd’hui dans ta relation à l’argent, au prix, à ta valeur ?

Je lis chaque message avec attention, et je réponds personnellement à chacun.
Partage ton expérience en commentaire : elle pourrait aider d’autres thérapeutes comme toi.

FAQ – Fixer ses tarifs en tant que thérapeute : ce que vous devez vraiment savoir

Comment fixer un tarif juste quand on débute comme thérapeute ?

Quand on débute, il est normal de douter. Tu peux partir sur un tarif réduit, mais fixe et clair (ex. : 70 à 90 CHF), et l’annoncer comme un tarif de lancement. Ce qui compte, c’est de ne pas laisser de flou : tu n’es pas “moins légitime” parce que tu commences. Si tu offres une vraie présence et que tu respectes un cadre, ton tarif est juste.

Quel est le tarif moyen pour une séance de thérapeute à Genève ?

À Genève, la plupart des praticiens en médecine naturelle, shiatsu, Reiki ou soins énergétiques pratiquent des tarifs entre 100 CHF et 130 CHF. Cela dépend du type de soin, de la durée de la séance, et du niveau d’expertise du thérapeute. Il faut aussi prendre en compte les attentes des fondations ASCA et RME si tu es reconnu pour les remboursements.

Est-ce que je peux proposer un tarif solidaire sans me brader ?

Oui, tu peux proposer un tarif réduit ponctuel pour certaines personnes (étudiants, bénéficiaires AI, situations de transition) sans te brader. L’essentiel est que ce tarif soit clair, encadré et limité dans le temps ou le nombre de places. Ce geste doit venir d’une posture d’équilibre, pas d’un besoin de “faire plaisir”.

Puis-je fixer un tarif plus élevé si je suis très expérimenté(e) ?

Absolument. Si tu as plusieurs années d’expérience, une spécialisation, une forte demande ou une file d’attente, ton tarif peut évoluer jusqu’à 140 ou 150 CHF par séance, voire plus dans certains cas. Ce tarif doit rester cohérent avec ta posture, la valeur perçue de ton accompagnement, et le marché local.

Comment annoncer une augmentation de tarif à ses clients sans les perdre ?

Préviens toujours à l’avance (au moins un mois), avec calme et transparence. Explique que ton tarif évolue parce que ton approche s’est enrichie. Tu peux aussi offrir une période de transition aux clients fidèles. Ce n’est pas le tarif qui fait fuir, c’est le manque d’anticipation ou d’alignement.

Faut-il afficher ses tarifs sur son site web ?

Oui. Un tarif affiché clairement inspire la confiance, évite les malentendus, et filtre les personnes qui ne sont pas prêtes. Tu peux ajouter une phrase rassurante comme :

“Tarif conforme aux recommandations des fondations ASCA et RME pour les remboursements par assurances complémentaires.”

Puis-je proposer des tarifs différents selon le soin proposé ?

Oui, si tu proposes des prestations très différentes en termes de durée, d’intensité ou de valeur ajoutée. Mais veille à ne pas complexifier ton offre. Une ou deux variations maximum suffisent. Le plus important, c’est que ton système soit lisible et cohérent pour la personne qui découvre ton site.

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 “Le tarif n’est qu’un maillon d’un parcours client plus large, cohérent et rassurant.”

 

Bibliographie – Pour aller plus loin

Tu peux trouver les livres sur Amazone en cliquant sur les liens en bleue rémunéré ( c’est ce qui me permet de gagner un peut d’argent avec ce blog) mais aussi dans toutes bonne librairie

1. L’argent, l’abondance et la loi d’attraction – Esther & Jerry Hicks
Un classique pour travailler sa relation à l’abondance sans culpabilité ni peur.

2. Marketing du consentement – Seth Godin
Un livre puissant pour comprendre comment proposer ses services avec éthique et humanité, sans pression.

3. Vivre de sa passion : 7 étapes pour créer une activité qui a du sens – Alexandre Dana
Ouvrage très concret pour les indépendants dans le bien-être qui souhaitent structurer une activité stable.

4. L’art de se rendre visible sans se trahir – Isabelle Fontaine
Un excellent livre pour incarner son activité tout en restant fidèle à ses valeurs

5. L’art de se lancer 2.0 – Guy Kawasaki
Un manuel très pratique pour les indépendants et thérapeutes qui souhaitent poser les bases de leur activité avec stratégie et cœur.

Georges richard créateur web thérapeute DAGCREATION

Georges RICHARD est créateur de contenus pour praticiens du bien-être. Il aide les professionnels du soin à rayonner sur le web tout en restant fidèles à leur vibration. Ce que Georges aime par-dessus tout : créer des ponts entre la profondeur d’un soin… et la puissance d’un message juste. Il est thérapeute en MTC, formateur, créateur de sites et d’articles qui ont du cœur. En savoir plus : dagcreation.com